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Congrès

Publié le 31 jan 2015Lecture 4 min

I-SGLT2 : ce qu’il faut savoir

M. DEKER

Journées d'HTA
Globalement, les patients diabétiques ont déjà bénéficié des progrès thérapeutiques, comme en témoigne la diminution des complications micro- et macrovasculaires. Il reste néanmoins un sur-risque lié au diabète, indiquant que tous les besoins ne sont pas couverts. Outre leur capacité à faire baisser la glycémie, les inhibiteurs de SGLT2 possèdent d’autres effets bénéfiques…
 

Qu’attendre des i-SGLT2 ? Des expérimentations sur des modèles animaux suggèrent que le mécanisme d’action des i-SGLT2 pourrait contribuer à la néphroprotection. Chez des souris rendues diabétiques et dont les cotransporteurs SGLT2 ont été invalidés, on observe moins d’hyperglycémie et une diminution de l’hyperfiltration glomérulaire, mais pas d’effet sur les éléments constitutifs de la glucotoxicité au niveau rénal (inflammation, stress oxydatif, fibrose). L’administration d’un i-SGLT2 chez la souris rendue diabétique entraîne une baisse de l’hyperglycémie, de l’hyperfiltration, de la taille du glomérule, de la pression artérielle, de l’inflammation et de l’albuminurie. Certaines données chez l’homme vont dans ce sens, notamment l’observation d’une baisse de 30 % de l’albuminurie chez des patients diabétiques de type 2 sous i-SGLT2. Chez le diabétique de type 1 hyperfiltrant, l’administration d’un i-SGT2 entraîne une diminution très importante de l’hyperfiltration glomérulaire, stade préliminaire de la néphropathie diabétique (restauration du feed-back glomérulaire ?), mais qui s’accompagne d’une augmentation de l’angiotensine II et de l’aldostérone. L’effet hypoglycémiant des i-SGLT2 est fonction du débit de filtration glomérulaire (DFG) et diminue avec sa dégradation. Leur utilisation ne se justifie pas en cas d’insuffisance rénale en raison de la perte d’efficacité mais il n’y a pas d’iatrogénie liée à une utilisation inadaptée. Chez le diabétique insuffisant rénal, l’effet des i-SGLT2 sur l’albuminurie est conservé, la fonction rénale est inchangée, hormis une baisse initiale suivie d’une stabilisation avec le maintien du traitement. Si l’effet néphroprotecteur reste à confirmer, il existe en revanche des données sur les effets de cette classe thérapeutique sur le système cardiovasculaire. La baisse de la pression artérielle (PA) sous traitement est en moyenne de 4/2 mmHg en PA de consultation. En MAPA, la baisse de PA observée est équivalente à celle observée sous diurétique, sans augmentation de la fréquence cardiaque et avec une diminution des paramètres de la rigidité artérielle. Cette baisse se maintient dans le temps. Enfin, un autre effet métabolique lié au traitement par i-SGLT2 est la diminution de l’uricémie par augmentation de l’uricosurie, sans risque de lithiase urinaire. La perte de poids sous traitement est de 3-4 kg vs placebo, principalement aux dépens de la masse grasse. Quels bénéfices pour quels patients ? Les i-SGLT2 permettent une baisse de l’HbA1c de 0,6 à 0,7 % chez les patients en échec de bithérapie metformine + sulfamide ou i-DPP4 vs placebo. Une amélioration de l’équilibre glycémique est aussi observée chez les patients mal contrôlés par une insulinothérapie basale, en abaissant la glycémie à jeun et sans doute aussi la glycémie postprandiale. Ces effets bénéfiques sont observés avec l’empaglifozine comme avec les autres molécules de cette classe thérapeutique. L’ampleur du résultat est d’autant plus grande que le déséquilibre initial est important. L’efficacité est indépendante de l’âge mais elle dépend de la fonction rénale. La durabilité de l’effet est superposable à celle de la metformine et des i-DPP4, et supérieure à celle des sulfamides. Comment gérer le traitement au quotidien ? Les diverses gliflozines diffèrent par leur sélectivité pour les transporteurs SGLT, la plus sélective vis-à-vis des SGLT2 étant l’empagliflozine. La perte de poids observée sous traitement est inférieure à celle qui est prédite par la perte calorique liée à la glycosurie. Cette discordance observée chez les patients traités par empagliflozine suggère un mécanisme de compensation énergétique, évalué à environ 138 kcal/j selon G. Ferrannini (EASD). Ce phénomène est plus marqué chez les sujets de poids normal et dont la fonction rénale est préservée. Les effets secondaires volémiques (déshydratation, vertiges posturaux) sont surtout à craindre chez les sujets âgés (> 75 ans), à fonction rénale altérée, et incitent à ne pas prescrire conjointement de diurétique de l’anse. Des études sont en cours pour évaluer l’impact des i-SGLT2 sur le métabolisme osseux et le risque fracturaire, en raison d’une augmentation de la parathormone et de la calciurie observée sous traitement. Par ailleurs, une augmentation dose-dépendante du LDL-C et du HDL-C, liée à l’augmentation de l’Apo B, a été observée (principalement avec la canagliflozine), dont le mécanisme précis et l’impact clinique sont inconnus. Quant aux infections génito-urinaires, elles sont généralement précoces et uniques, sans risque d’infection de l’arbre urinaire haut.   Avant la mise sous traitement, il importe chez les sujets de ≥ 65 ans d’évaluer la fonction rénale afin d’écarter ceux qui ne bénéficieraient pas d’un i-SGLT2 et de ne pas associer un diurétique de l’anse ; la dose doit être adaptée en deçà de 45-60 ml/min. Il vaut mieux débuter par la plus faible dose. La fonction rénale sera réévaluée chaque année si elle est normale, tous les 3 mois si elle est altérée. D’après S. Hadjadj, J.-M. Halimi et P. Valensi, lors d’un symposium organisé par Boehringer Ingelheim Eli Lilly Journées d’HTA, Paris, 18-19 décembre 2014

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