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Congrès

Publié le 31 mar 2014Lecture 3 min

Diabète et tuberculose : deux pandémies convergentes

J.-P. SAUVANET, Polyclinique de médecine interne, Hôpital Saint-Louis, Paris


Congrès IDF
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, le 23 octobre 2013, un rapport alarmant sur la situation de la tuberculose (TB) dans le monde, avec quelque 9 millions de personnes atteintes, et environ 450 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2012. Situation d’autant plus préoccupante que près d’un tiers des malades sont en dehors des parcours de soins, surtout dans les pays les plus pauvres, et sont donc le plus souvent diagnostiqués avec un grand retard. 

Trois pays sont particulièrement concernés par l’augmentation rapide de nouveaux cas de TB : la Chine, l’Inde et la Russie, pays qui sont également parmi ceux qui comptent le plus grand nombre de personnes atteintes de diabète. Or, comme l’a expliqué Anil Kapur (World Diabetes Foundation, Danemark), le diabète, qu’il s’agisse de diabète de type 1 (DT1) ou de diabète de type 2 (DT2), multiplie par 3 à 5 le risque de TB, et ce d’autant plus que le contrôle glycémique est mauvais(1). Par ailleurs, des travaux récents indiquent que les personnes atteintes de maladie infectieuse sont plus à risque de développer un DT2, vraisemblablement conséquence de l’inflammation et de l’atteinte des réponses immunitaires. Le fait que l’Asie du Sud-Est, où se trouve 20 % de la population mondiale de diabétiques, contribue pour 40 % au nombre total de cas de TB dans le monde est particulièrement préoccupant en raison du risque de convergence de ces deux pandémies(2), d’autant que pour ces deux maladies, environ la moitié des cas ne sont pas diagnostiqués dans ces pays. Ainsi, la Chine et l’Inde sont les deux pays qui comptent à la fois le plus de personnes atteintes de DT2 et de personnes atteintes de TB. Les données actuelles indiquent, qu’en Inde, l’incidence de TB chez les personnes atteintes de diabète est 8 fois plus élevée que dans la population générale et, de même, il semble qu’en Chine elle soit 6 fois plus élevée chez les personnes atteintes de diabète que dans la population générale. Par ailleurs, d’autres conséquences de la coexistence de ces deux maladies chez une même personne sont maintenant bien connues : guérison de la TB plus longue à obtenir en cas de diabète (au moins 3 mois de plus que chez les non-diabétiques), plus grande susceptibilité à d’autres infections lors des hospitalisations, davantage de séquelles pulmonaires ; il s’y ajoute la fréquente association TB et virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Enfin, le risque de décès par TB est 4 à 5 fois plus élevé en cas de diabète que chez les personnes non diabétiques. Tout ceci, le plus souvent dans des pays pauvres et/ou en développement, où les systèmes de santé ne sont pas préparés, portent plus d’attention aux infections VIH qu’au diabète, et en tout état de cause, manquent de ressources humaines et financières (conférence de S. Chinenye, Nigeria).   L’association du diabète avec d’autres maladies infectieuses, en particulier avec l’hépatite C chronique chez les patients DT2, donnée relativement récente, a également été largement discutée, tout comme l’association entre diabète et infection VIH, les personnes âgées de plus de 40 ans infectées par le VIH ayant un risque 2 à 3 fois plus élevé de présenter un DT2 que celles de même âge non infectées par le VIH. Tout ceci, outre les conséquences directes pour la santé des personnes atteintes, a des conséquences socio-économiques certaines.

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