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Congrès

Publié le 31 mar 2014Lecture 3 min

Incidence du DT1 chez l’enfant et mortalité globale chez ces enfants

J.-P. SAUVANET, Polyclinique de médecine interne, Hôpital Saint-Louis, Paris

De nombreuses conférences, notamment lors du symposium conjoint IDF - The Lancet, ont été consacrées aux problèmes actuels et questions non résolues dans le domaine du diabète, lors du 22e Congrès mondial du diabète. Chris Patterson (Centre de santé publique, Université de Belfast, Royaume-Uni) a discuté les données publiées pour le diabète de type 1 (DT1) de l’enfant dans la 6e édition (2013) de l’Atlas mondial du Diabète(1)

Le nombre de personnes atteintes d’un DT1 est, dans tous les pays, en augmentation annuelle modérée ; dans les pays industrialisés, cette augmentation concerne surtout les moins de 15 ans, particulièrement les plus jeunes enfants (≥ 5 ans). En Europe, l’augmentation du nombre de cas est de 70 % en moins de 15 ans, ce qui pose d’énormes problèmes familiaux et laisse augurer de complications chroniques apparaissant à l’adolescence ou à un jeune âge adulte. En 2013, l’estimation est de 497 100 enfants de 0 à 14 ans atteints de DT1 dans le monde, avec une augmentation annuelle de l’incidence de 3 %, soit environ 79 100 nouveaux cas en 2013, mais avec de grandes différences selon les régions (26 % des enfants et adolescents atteints de DT1 vivent en Europe, soit plus de 190 000 cas ; 22 %, soit environ 110 000 cas, en Amérique du Nord et Caraïbes). Mais l’Asie du Sud- Est a l’une des prévalences les plus élevées de DT1, avec 77 900 enfants de moins de 15 ans actuellement touchés, dont environ 12 600 nouveaux cas survenus en 2013. À noter que, pour la France, le registre Aquitaine (le seul réellement opérationnel) confirme l’élévation du nombre de nouveaux cas de DT1 chez l’enfant, dont l’incidence est passée de 8/100 000 en 1988 à 9,5/100 000 en 1997, et à 15-16/100 000 enfants actuellement, soit un quasi-doublement en 25 ans, avec une augmentation plus prononcée chez les enfants d’âge < 5 ans que chez les moins de 15 ans ; actuellement, l’âge moyen au diagnostic est < 8 ans, et 25 % des enfants DT1 sont âgés de moins de 4 ans lors du diagnostic. Chez les enfants et adolescents, une augmentation de l’incidence du DT2 est également observée dans certains pays, mais le peu de données disponibles ne permet pas de la chiffrer précisément(2).     Toutefois, Chris Patterson a surtout centré sa conférence sur la méthodologie utilisée pour établir les données de l’Atlas mondial du Diabète et ses limites. Ces données proviennent essentiellement de registres régionaux ou nationaux enregistrant les nouveaux cas de DT1 de l’enfant et de l’adolescent, mais il n’en existe pas partout, et, lorsqu’ils existent, ils ne couvrent pas toujours l’ensemble de la population (ils sont considérés comme de haute qualité, lorsque le registre couvre plus de 90 % de la population et que chaque cas diagnostiqué est validé). Ainsi, il est estimé, qu’en Europe, 76 % des cas sont enregistrés, mais seulement 8 % des cas en Afrique sub-saharienne. De ce fait, si dans les pays les plus développés, l’augmentation de l’incidence du DT1 de l’enfant observée ces 10-15 dernières années est très probablement le reflet de la réalité, pour d’autres régions ou pays en développement, il est plus difficile de se prononcer, l’augmentation apparente pouvant n’être que le reflet de la mise en place de registres ou d’un élargissement ou d’une meilleure qualité de recueil des informations. Pour ce qui concerne la mortalité des enfants et adolescents DT1, les mêmes écueils existent : pour disposer de données, encore faut-il que le diagnostic de DT1 soit posé, ce qui n’est pas forcément le cas dans les pays pauvres ou en développement, surtout pour la mortalité précoce, même si l’excès de mortalité dans les cohortes d’enfants DT1 par rapport à la mortalité attendue, ou observée dans la population générale d’enfants, est évidente et ce, dans tous les pays. Par ailleurs, il est également bien établi, par la majorité des enquêtes, que cet excès de mortalité chez les enfants DT1 est considérablement plus élevé chez les filles que chez les garçons, sans que les raisons en soient précisément connues.  Plusieurs grandes enquêtes épidémiologiques sont en cours afin de chiffrer plus précisément l’incidence du diabète de l’enfant et de l’adolescent et ses conséquences et complications, sur la base de registres régionaux ou nationaux standardisés : Diabetes Mondiale Project (DIAMOND), Europe and Diabetes study (EURODIAB) et SEARCH for Diabetes in Youth Study (aux États-Unis).

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