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Editorial

Publié le 31 oct 2023Lecture 2 min

De l'innovation scientifique à sa diffusion : où mettre le curseur ?

Louis MONNIER, Faculté de médecine, université de Montpellier

Il y a quelques mois, dans une remarquable analyse parue dans Diabetologia, Bonora soulignait que les publications « innovantes » sont progressivement reléguées au deuxième rang au profit de publications « redondantes » pour conduire à un véritable « tsunami » : 15 222 articles étiquetés « diabète » pendant la décennie 1980-1989 versus 124 718 au cours des 10 dernières années, une douzaine de journaux scientifiques consacrés au diabète dans les années 70 versus plusieurs douzaines aujourd’hui.

Cette discordance et cette profusion trouvent leur explication dans le fait que création et inventivité sont moins aisées que la compilation redondante de données sous forme de méta-analyses, de revues générales ou de conférences de consensus. Dans ces conditions, pourquoi ne pas essayer d’établir un score permettant une meilleure pondération entre ces deux catégories d’articles ? Ceci ne signifie pas, pour autant, que les articles dits généraux ne sont pas indispensables. Ils ont même un intérêt évident à condition de rendre les publications originales « digestibles » et de les inscrire dans un cadre plus général pour le lecteur non spécialisé. Ces synthèses permettent également de relativiser la portée de certaines publications soi-disant originales lorsqu’elles se limitent à des reprises d’idées anciennes ou au pire à des remises en cause de concepts établis de longue date. À titre d’exemple, après analyse rétrospective de registres portant sur un grand nombre de sujets, des auteurs sont arrivés récemment à la conclusion « ad absurdum » qu’une surcharge pondérale dans l’enfance pourrait diminuer le risque de développer un diabète de type 2 à l’âge adulte. En ne se posant aucune question sur la validité de leurs données, ces auteurs se permettent d’entretenir un doute malsain quant à l’intérêt de contrôler le poids dès le plus jeune âge. Le plus souvent, la confusion fait malheureusement suite à des informations jugées « croustillantes » par des médias « grand public » qui s’empressent de les propager « ad infinitum » avec de préférence la complaisance d’« ultracrépidariens », c’est-à-dire de pseudo-experts plus ou moins étrangers au sujet, mais grands donneurs de leçons et ayant un avis sur tout…

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